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Témoignage client-adhérent

Éric Doré : de la vigne en Normandie, encore une audace d’un agri-curieux !

Au cœur du plateau du Vexin et non loin du bord de Seine, la ferme et la boutique de la famille Doré sont bien ancrées dans le paysage. Depuis plusieurs décennies, elles innovent, expérimentent et proposent sans cesse de nouveaux produits cidricoles aux clients. Cette agilité est portée par un esprit d’ouverture et de confiance qu’Éric insuffle à chaque instant auprès de son équipe et de ses partenaires.

Des vignes sur les coteaux normands ! Une poignée de passionnés se sont lancés dans l'aventure. Éric Doré, 63 ans, en fait partie. Rencontre avec le fondateur du Pressoir d’Or, un homme qui sait cultiver l’audace.

À la fin des années 80, la ferme familiale de Jacques Doré est une exploitation normande traditionnelle : cultures de céréales, betteraves, moutons et cochons. Un verger cidricole a été conservé avec pour principale fonction de fournir la consommation quotidienne de la famille, des salariés et des visiteurs. Éric Doré, le fi ls, ne tarde pas à tester de nouvelles recettes sur ce petit verger familial. Le « cidre d’Éric » obtient rapidement une renommée locale, supplantant, non sans malice, le « cidre de Jacques ». Portée par les incertitudes liées à la réforme de la PAC de 1992, une alchimie fondatrice opère alors. Un savant mélange de curiosité, d’écoute et de hardiesse emmène Éric sur des chemins nouveaux.

 

Ne pas craindre d’oser tout en restant à l’écoute

"Je prends ce qui marche et j’apprends de ce qui ne marche pas. Il ne faut pas avoir d’œillères." Eric Doré

L'audacieux ne tarde pas à lancer un grand projet de verger cidricole : planter des arbres basses-tiges et trouver des débouchés dans l’univers industriel. Alors que le terme n’existait pas encore, il développe le concept des journées portes ouvertes à la ferme, puis met au point une recette de cidre rosé et de cidre de glace. Pour lui, l’écoute n’est pas une attitude improductive : elle est active et organisée. Il ne compte plus les syndicats, les clubs, instituts et autres groupes de travail auxquels il participe, avec une envie toujours plus forte de partage et d’échanges.

« Lorsque je visite un collègue, je n’ai jamais l’impression de perdre mon temps » insiste-t-il. Cette écoute permanente et ce réseau foisonnant l’ont aidé à mener à bien les projets de l’entreprise. Par exemple, quand l’IFPC (Institut Français de la Pomme et du Cidre) recherchait des producteurs capables de fournir un volume constant et de qualité, Éric en était. Quand le lycée agricole local a eu besoin d’un verger pour sauvegarder le Calvados du Pays de Bray, l’information a transité par le syndicat pour atterrir sur son bureau. Lorsque, après une carrière passée à innover et à s’enthousiasmer, Éric compare sa visite annuelle au SIVAL (Salon international des techniques de productions végétales) au « passage du Père Noël », le doute n’est plus permis, nous savons quel est son moteur ! 

 

Se donner les moyens de ses ambitions

S’il suffisait d’ouvrir les yeux et d’écouter pour réussir, certains contemplatifs seraient milliardaires. Or, il faut y ajouter une bonne dose d’action pour y arriver. La hardiesse qui caractérise notre agri-curieux s’articule autour d’idées fortes. À titre d’exemple, il vient de lancer un ambitieux projet pour la vente des produits à la ferme, car la boutique actuelle est devenue trop exigüe.

Il a entrepris de rénover la longère familiale pour la transformer complètement : des bureaux, une vaste boutique avec baies vitrées et cuisine ouverte pour proposer des ateliers de dégustation ou des séminaires d’entreprises. « Quoi que l'on fasse, il faut s’en donner les moyens, se faire confiance et, si possible, tirer de la joie de tous ces moments ». C’est l’ouverture, le partage et la confrontation des idées qui poussent Éric à l’action, mais ce bouillon de culture fertile et tumultueux n’est pas antinomique avec une mise en mouvement sérieuse et réfléchie. « Le prévisionnel est là » ajoute-t-il, en désignant le bout de son nez. Néanmoins, il fait confiance à ses partenaires financiers pour veiller au grain. De même, si l’échec opérationnel est possible et vite oublié, l’obligation de réussite financière et économique sous-tend toutes les opérations. Aujourd’hui, l’exploitation emploie 8 salariés : « C’est une fierté, mais aussi une sacrée responsabilité ».

 

Le sens de la compétition comme moteur

Éric dispose d’un autre atout dans sa manche : une pratique continue et assidue du sport (course à pied, cyclisme et aviron). Elle lui apporte une forme de sérénité : « Tous les dimanches matin, je vais voir ma psy. Elle a un guidon et deux roues en carbone » s’amuse-t-il. La pratique sportive fortifie aussi son humilité face aux difficultés et entretient son esprit de compétiteur, « pas pour gagner forcément, mais pour se tirer la bourre ». Et côté compétition, depuis une 1ère médaille d’or en 1993, l’alignement des récompenses au concours général agricole (entre autres) prouve que le travail fut sérieux. 

 

Enthousiasme, pragmatisme et curiosité

Éric a aujourd’hui 63 ans. À un âge où certains envisagent d’autres activités bien méritées, il reste engagé dans ses projets professionnels. Son adhésion à l’Association des Vignerons de Normandie - même s’il était très vexé d’avoir manqué la réunion de constitution - a tout à voir avec son nouveau projet : de la vigne en Normandie ! Alors, comme à son habitude, Éric a pris le temps de se renseigner, sans a priori ni forfanterie, auprès des précurseurs de la région. « J’ai rencontré un jeune du côté de Dieppe qui a déjà planté un hectare. Il a fait un sacré bon boulot » raconte-t-il. Rejouant la querelle des anciens et des modernes autour d’un pied de merlot, il écoute les professionnels qui proposent de tester de nouvelles variétés adaptées au futur climat normand. Si les moyens de communication évoluent - désormais les membres de l’association se parlent sur des groupes WhatsApp - la finalité demeure : partager et progresser.

 

L’art de poser les bases de la réussite 

En confiance, il a su aller voir ses voisins pour échanger une parcelle de plaine avec une parcelle de coteau de la vallée de la Seine, plus favorable pour planter la vigne. Si cette opération s’est faite facilement, c’est qu’Éric a toujours entretenu de bonnes relations avec ses confrères : « Comment réussir cela, si votre voisin est votre concurrent ? » clame-t-il. En bon professionnel, exigeant et prévoyant, Éric a innové en proposant un « cidre tranquille » avec une double fermentation. Ce cidre « vinifié », dont le processus de fabrication est tenu secret, a été l’occasion de parfaire ses connaissances et de prendre un peu d’avance sur la future vinification de son vin normand. C’est un fait, le contexte agricole n’a jamais été et ne sera jamais un long fleuve tranquille. Mais au bord de ce long fleuve, certains ont décidé que la curiosité, la confiance en l’autre et la passion du métier pouvaient concourir à la réussite de leurs projets !

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